vendredi 28 septembre 2018

101.


  Soudain un cri retentit. Les indigènes dévalent la colline en une horde compacte hurlant et brandissant des bâtons, des piques, des lances, des haches de pierre.
  À nouveau c'est la confrontation des petits êtres et des grands.
  - Pourquoi sont-ils aussi agressifs ? crie Nout.
  - La peur engendre la peur. De ce que j'ai perçu du monde de Né-hé, ils semblent vivre en permanence dans la crainte. Tout ce qui est nouveau les inquiète. Alors ils frappent de peur d'être frappés.

  - Et cette peur est contagieuse car ils nous la transmettent. Ce qui est surprenant, c'est qu'ils ne tentent même pas de communiquer avec nous.
  Une femme atlante est déséquilibrée par une dizaine de petits indigènes qui ont fait passer une corde autour de ses pieds pour la faire chuter.
  - Ils commencent à mettre au point des stratégies pour nous terrasser. Il va falloir nous défendre de manière plus radicale.
  Alors, Geb fauche du tranchant de la main un groupe d'indigènes et crie aux cent quarante-trois autres Atlantes :
  - Défendez-vous !
  Se saisissant de bâtons, les Atlantes repoussent méthodiquement les petits assaillants en essayant malgré tout de leur faire le moins de mal possible. Mais ces derniers ne renoncent pas. La résistance des géants ne fait qu'augmenter leur pugnacité. Une maison atlante est incendiée par des flèches enflammées, tandis que les petits hommes poussent des cris de victoire.
  La deuxième offensive dure plus longtemps que la première. Flèches enflammées, haches, lances, piques et couteaux des petits indigènes contre bâton, coups de pied et coups de poing des géants.
  Une autre maison s'embrase et les petits humains s'encouragent mutuellement à ne pas renoncer à leurs attaques.
  - Et maintenant, comment peut-on remédier à cette situation ? demande Nout en éloignant avec un bâton un groupe d'assaillants.
  - La situation me dépasse. Je crois que nous sommes à nouveau en danger. Il faut que j'en parle tout de suite à Né-hé.
  Au moment où il prononce cette phrase, une flèche enflammée vient se planter dans sa joue.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire