vendredi 28 septembre 2018

105.


  L'hélicoptère atterrit à 17 heures, sur un parking proche de l'hôtel Siwa Lodge. Élodie est accompagnée de trois personnes.
  - Tu ne peux pas savoir comme cela me fait plaisir de te revoir, René.
  - Et moi donc !
  Une fois que le vacarme des pales s'est estompé et que l'hélicoptère est parti, la jeune femme présente ceux qui l'accompagnent.
  - Gauthier Carlson.
  Le journaliste porte une tenue d'explorateur colonial.
  - René Toledano. Je suis très honoré, dit-il en serrant la main de la star de la télévision.
  - Je suis venu avec mon équipe.
  Une jeune femme brune ainsi qu'un homme chauve lui serrent la main. À son tour le professeur d'histoire présente l'hypnotiseuse.
  - Et voici Opale qui a découvert la caverne avec moi.
  Tous se saluent.
  René les invite à discuter dans le patio à l'entrée de leur hôtel.
  - Je suis enchanté que vous soyez venus si vite, dit le professeur d'histoire.
  - Ne perdons pas de temps en mondanités ! Dès qu'Élodie m'a parlé de ton histoire et m'a montré les images, j'ai été sidéré, René, tu m'entends ? Si-dé-ré.
  Le tutoiement direct le surprend.
  - Je ne sais pas comment tu as fait ce coup, mais je te garantis que toi et moi, René, on est faits pour s'entendre. Je compte bien, avec ton histoire, frapper un gros coup qui va occuper les médias pendant plusieurs jours, tu vois ?
  - Euh oui, je vois.
  René se tourne vers les deux personnes qui les accompagnent.
  - Elle, c'est Cerise, qui sera notre camérawoman.
  La jeune fille brune esquisse une révérence.
  - Ravie d'être sur ce reportage. Quand Gauthier m'a parlé du projet, cela m'a rappelé tous les films de mon enfance. C'est cool.
  - Et Nicolas se chargera de la prise de son.
  L'homme est gros, blond, avec une fine barbe et un tee-shirt sur lequel est inscrit " IRON MAIDEN ", le groupe de hard-rock anglais.
  Le journaliste se place devant ses deux accompagnateurs.
  - J'ai réuni les meilleurs pour qu'on obtienne une qualité d'image cinématographique. Du cadre, de la lumière, du son, ça coûte cher, mais ça peut rapporter beaucoup.
  - Pour ma part, j'ai dans cette grosse malle le matériel nécessaire pour faire une expertise, rajoute plus modestement Élodie, pour prendre les mesures scientifiques.
  - Merci d'avoir été aussi rapide à réagir, dit René. Si vous voulez on peut y aller dès que vous vous serez tous rafraîchis.
  - Je ne sais pas si Élodie te l'a dit, René, mais j'ai obtenu un passage en direct ce soir au journal national de 20 heures. C'est le maximum de couverture médiatique qu'on puisse souhaiter.
  - Bravo !
  - Je pense que l'idéal serait que nous filmions tout en arrivant, caméra à l'épaule. Nous découvrirons le site avec toi qui nous guideras, René, c'est jouable ? Comme ça, on conviera en direct tous nos spectateurs à une aventure incroyable.
  Il lui donne une grande tape dans le dos.

  - De nos jours, les gens sont blasés. Si on n'arrose pas de sauce l'actualité, ils trouvent tout fade. C'est contre cela que nous nous battons, René : l'indifférence et l'oubli. Comment obtenir l'attention du spectateur alors qu'il vient de voir des corps déchiquetés par une bombe, d'assister au discours haineux d'un dictateur qui appelle à la destruction massive, d'apprendre le résultat d'un match de football, ou qu'une grève-surprise va bloquer tout le pays ? Comment faire mieux que ça ? Je te pose la question, René.
  - Euh... je ne sais pas.
  - Si, tu le sais, René. Il faut du sensationnel, de l'extraordinaire, du merveilleux, du jamais-vu, du " pincez-moi, je rêve ", du " complètement dingue ", du " si j'en parle à mes voisins et qu'ils l'ont raté ils vont être verts de jalousie ". Tu vois, René ?
  Je comprends surtout qu'en tant que journaliste télévisé il fait comme les hypnotiseurs : il obtient l'écoute et l'attention pour ensuite manipuler. Et lui, son truc, c'est de répéter mon prénom pour que je me sente bien concerné.
  - Voilà le challenge, René. Je veux un audimat qui fasse péter tous les compteurs. Vingt millions de spectateurs, la langue pendante, qui s'arrêtent de parler, de manger, de baiser, de calomnier leur voisin. Je veux la France entière hébétée, comme après l'assassinat de Kennedy, les premiers pas de l'homme sur la Lune, le World Trade Center, ou la finale France-Allemagne.
  Son truc c'est aussi de saouler avec des mots.
  - N'oublie pas, René, l'ennemi c'est le désintérêt. Et la solution, la mise en scène qui surprend. C'est pour ça que j'ai engagé Nicolas et Cerise. Cerise a été chef-op sur le film Les Cadavres du désert, donc elle connaît parfaitement les lumières de ce genre de décor. Elle sait faire un ralenti sur une maison qui s'effondre, elle sait zoomer sur une mère qui pleure, le corps de son enfant dans les bras. Nicolas a eu le prix de la meilleure prise de son pour Hurlements au château, un film d'horreur que tu as sûrement vu, René. Il a même travaillé en caverne, il sait régler les problèmes acoustiques de réverbération. Il sait saisir l'instant où il faut que le bruit de la respiration apeurée soit assourdissant.
  - Ah ? Mais notre découverte ne relève pas du registre de l'épouvante, plutôt de l'histoire et de la science.
  - Justement, René, c'est cela le problème. Tu vois, quand j'ai commencé dans le métier de journaliste, je me demandais pourquoi on n'annonçait que des atrocités dans les journaux. Eh bien je te pose la question : pourquoi la vision de ces cadavres, de ces massacres, des accidents de voiture et des terroristes ? Pourquoi ?
  - Eh bien...
  - Mais oui, parce que c'est cela qui provoque le maximum d'émotion ! On ne fait pas d'audimat avec des bonnes nouvelles. Tu crois que cela intéresse les gens de savoir qu'il y a de moins en moins de morts de la famine dans le monde ? Ou que le trou dans la couche d'ozone se résorbe naturellement ? Que la pollution baisse à Paris grâce aux voitures électriques ? Non, ce qui les intéresse, c'est la peur. Peur de la pollution, peur du terrorisme, peur de la guerre, peur du fascisme, peur des robots qui vont piquer leur boulot, peur de l'intelligence artificielle qui va gouverner le monde. C'est comme cela qu'on...
  - ... guide le troupeau de moutons ?
  - Ah, tu es un plaisantin, René ! C'est rare pour un prof, mais j'aime ça. Mais je vais te donner la bonne réponse. C'est comme cela qu'on obtient l'émotion maximale, celle qui fait que les gens restent sur la chaîne, ne zappent pas et voient les publicités qui leur donnent envie d'acheter des trucs dont ils n'ont pas besoin pour se rassurer. La consommation est la résultante de la peur.
  - Ah ?...
  - Et c'est cet argent des pubs qui nous paie nos salaires. Plus de peur, plus d'émotion, plus d'attention, plus de publicités, plus d'argent... et plus on vend du dentifrice, de la lessive, des couches, des biscuits au chocolat, des voitures, des vacances, du jambon fumé et des yaourts.
  - Je pensais pourtant que...
  - C'est notre monde. Le seul problème, c'est qu'on est entrés dans la surenchère. Avant, un simple meurtre d'enfant jeté dans le fleuve suffisait à tenir le pays en haleine, maintenant si ce n'est pas au minimum un réseau pédophile dirigé par un ministre, les gens n'écoutent même plus. Il leur faut toujours plus de sensationnel. Alors on ajoute de la musique, la larme dans l'œil du présentateur, on montre les corps des accidentés et des victimes, on fait des gros plans sur les veuves éplorées. Sur place, le journaliste interroge directement les victimes : " Est-ce que c'est vraiment aussi affreux à vivre que cela en a l'air ? " Que veut le peuple ? Du pain et des jeux, comme il était inscrit sur le fronton des arènes romaines.
  - Euh... non, pas vraiment. C'est plutôt une expression utilisée par...
  - Bon, tu m'as compris, quoi. Ne pinaille pas et n'essaie pas de m'impressionner avec tes cours d'histoire. Un, je m'en fous ; deux, l'important ce n'est pas d'être exact mais, trois, que le spectateur s'arrête de manger quand on va lui donner l'info.
  Ce type est dingue.
  - L'émotion négative l'emportera toujours sur l'émotion positive parce que entre la personne qui veut te donner une gifle et celle qui veux t'offrir un gâteau, tu accorderas toujours plus d'attention à la première. C'est humain. C'est même animal. Tu vois, René, on est programmés comme ça depuis la préhistoire. Peut-être que, déjà à l'époque, l'arrivée d'un lion intéressait plus que la découverte d'une ruche. Le négatif c'est plus fort, donc meilleur pour l'audimat.
  Il lui donne une grande tape dans le dos.
  - Bon, mais assez philosophé. Nous sommes donc face à un redoutable challenge, si j'ai bien compris : intéresser les gens alors qu'il n'y a pas de morts...
  - C'est-à-dire qu'il y a deux squelettes, mais ils sont décédés il y a 12 000 ans, croit bon de préciser Opale.
  Le journaliste ne lui prête aucune attention.
  - Pas d'enfant qui pleure, pas même d'ambulance avec des gens qui poussent des cris affolés, hein ? Cela va être difficile de conserver l'attention du spectateur. Surtout que la chaîne concurrente va ouvrir son journal par l'histoire de ce rappeur qui s'est fait arracher la main par son pitbull durant le tournage d'un clip. Ils ont pu récupérer les images. Il paraît que le chien jouait avec la main comme une balle avant que le rappeur ne l'abatte à bout portant avec sa main valide. Il y a du sang, il y a des cris, il y a du chien, il y a du rap, il y a de la célébrité, je ne te cache pas que c'est un sujet parfait, d'autant plus que ces salopards ont obtenu l'exclusivité. Je ne sais même pas le nom du chanteur. Personne ne le sait et tout le monde veut le savoir ! Ça va être difficile de concurrencer ça.
  Il faut que je continue de sourire et que je fasse semblant de m'intéresser à ce que raconte ce type. C'est pour la bonne cause.
  - Malgré tout, j'ai pu convaincre mon rédac' chef qu'on tenait du lourd, et le lourd c'est toi, René. Mais cela ne marche que si on fait du lourd " et " du beau. Façon chaîne culturelle, mais avec du sensationnel malgré tout. Pour la lumière, je propose qu'on crée une ambiance explorateur à l'ancienne avec des torches enflammées. Évidemment, l'idéal ce serait des serpents à mettre en premier plan, mais vu le temps imparti, il ne faut pas rêver. J'ai aussi prévu des costumes pour vous deux, qu'on soit tous raccord. Un peu façon Indiana Jones, quoi.
  Nous sommes dans la société du spectacle qu'avait décrite Guy Debord. L'histoire est devenue un produit de consommation, comme la nourriture, et comme pour la nourriture des fast-foods, il faut l'arroser de sauce sucrée ou pimentée pour que cela ait plus de goût.
  - Mais ne t'inquiète pas, René. Comme je te l'ai dit, tu es avec les meilleurs. J'avais déjà fait le même coup pour la découverte de la loge secrète dans la pyramide de Khéops il y a six mois. Tu te souviens, René ?
  - Euh non, désolé.
  - Eh bien, tu me croiras ou non, René, mais sur Khéops on est arrivés à obtenir plus d'audimat que la chaîne concurrente qui avait ouvert son journal sur une star de la téléréalité qui a poignardé son compagnon à coups de couteau. Les salauds, ils avaient même accompagné leur reportage avec la musique de Psychose. Du coup, on peut dire que j'ai pas mal d'expérience de ce genre de situation. Et Nicolas et Cerise étaient déjà avec moi. On avait mis en fond sonore la musique de La Momie, je peux te dire que l'audimat a grimpé. Et j'ai même eu une prime pour ça. D'ailleurs c'est un peu grâce à Khéops que j'ai pu leur vendre ton oasis de Siwa. L'Égypte, c'est mon truc. On a déjà trouvé un titre, d'ailleurs : " UN TRÉSOR MILLÉNAIRE RETROUVÉ DANS LE DÉSERT ÉGYPTIEN ", et le sous-titre : " LES MANUSCRITS RETROUVÉS DE L'ATLANTIDE ".
  La jeune femme brune fait un signe modeste.
  - À Paris, ils ajouteront la BO d'Indiana Jones. Juste pour que cela agisse sur l'inconscient, dit-elle.
  Eh bien voilà, maintenant au moins, c'est clair. Je comprends la motivation de Gauthier.
  - Et ce n'est pas tout, signale le journaliste avec fierté, j'ai obtenu un direct sur Internet. J'ai déjà averti tous mes followers : " Événement mondial en direct ".
  René leur sert de l'eau agrémentée d'une rondelle de citron.
  - Tu vois, René, nous souhaitons toucher un maximum de gens car c'est l'occasion de réhabiliter la pensée de tous ceux qui, depuis la nuit des temps, ont prétendu que l'Atlantide existait.
  - Déjà en -500 avant Jésus-Christ, Pythagore évoquait l'Atlantide et personne n'y croyait et, 150 ans plus tard, quand Platon en reparlait dans son Critias, il a été l'objet de moqueries et de quolibets de la part de tous les philosophes de l'époque.
  - Non, je ne pensais pas à Pythagore et Platon. Je pensais plutôt à la bande dessinée d'Edgar P. Jacobs, Blake et Mortimer et à l'album L'Énigme de l'Atlantide.
  - Ah oui, bien sûr, désolé. Nous n'avons pas les mêmes références.
  - Nicolas, tu cadres les intervenants légèrement d'en dessous pour qu'on ait l'impression que c'est un professeur qui nous donne un cours. Par contre, René, il faudra que tu soignes ton élocution. Articule mieux, et puis tu as un tic, tu dis tout le temps " désolé ", tu vois, René ?
  - Ah oui, désolé. Enfin, navré.

  Comme il me tarde d'être ce soir.
  - N'hésitez pas à user de superlatifs. Tu dis bien qu'après cette découverte tout sera différent. Qu'il faudra revoir les livres d'histoire, car l'existence d'un peuple de géants issus de l'Atlantide qui aurait colonisé et instruit les sauvages explique la naissance de toutes les civilisations. Cela explique aussi la construction des pyramides, car je t'avouerai qu'en visitant Khéops, en voyant ces gros blocs lourds de plusieurs tonnes, je me disais qu'aucun humain, même des milliers d'esclaves, ne pouvaient manipuler de telles masses.
  - C'est le chaînon manquant de notre histoire, approuve Opale qui ne veut pas être en reste.
  - Alors c'est toi l'hypnotiseuse ? Il faudra que tu me fasses une séance quand tout sera terminé : je n'arrive pas à m'arrêter de fumer. Et puis, je suis trop nerveux. Je suis incapable de me laisser aller.
  - Dans ce cas, cela ne marchera pas. Pour que l'hypnose fonctionne, il faut que vous vous détendiez.
  - Dans les émissions de télé sur ce sujet, tout le monde entre pourtant en transe, il me semble.
  - Les cobayes sont souvent triés et préparés avant l'émission. Je ne peux pas vous forcer à vous relaxer. C'est un travail que vous devez accomplir seul et ce n'est qu'ensuite que je pourrai vous aider à aller plus loin dans la détente.
  Il la regarde, puis éclate de rire.
  - J'adore ton humour, Opale. Quoi qu'il en soit, pour ce soir, ce n'est pas de détente que j'ai besoin, c'est plutôt d'une tension extrême. Il faut que je sois complètement focus pour tenir les gens en haleine au fur et à mesure que nous dévoilerons le pot aux roses.

  - En l'espèce, ce sont plutôt des " jarres aux parchemins ", précise la jeune femme.
  - Et les squelettes, ils sont comment ? Deux hommes ?
  - Non, un couple. La différence de sexe est rendue évidente par les bassins nettement différenciés. Vous verrez, l'homme est un peu plus grand. Et ils se tiennent par la main ou, tout du moins, les phalanges de la main droite de la femme se mélangent aux phalanges de la main gauche de l'homme.
  - Roméo et Juliette version il y a 12 000 ans, c'est parfait.
  - Attends ! J'ai peut-être mieux à proposer comme titre, dit Cerise. Peut-être que " LA GROTTE AUX SQUELETTES DE GÉANTS ", ce serait plus vendeur.
  - Tu as raison. L'Atlantide, plus personne ne sait ce que c'est. Les squelettes de géants c'est beaucoup mieux. Tu es vraiment la meilleure, Cerise.
  Le journaliste regarde sa montre.
  - Mais on cause, on cause, et le temps avance. Allez, préparez-vous tous, je crois qu'on ferait bien de se mettre en route.
  - J'ai le temps de me raser ? demande René.
  - Surtout pas ! Il te faut un look de baroudeur. Tu es l'historien qui va sur le terrain vérifier l'information. Imprègne-toi bien de ton personnage, s'il te plaît. Et toi, Opale, je voudrais aussi que tu apparaisses à l'écran, tu es télégénique, surtout si tu ouvres bien ton décolleté. Bon, on va te maquiller. Toi aussi il faut que tu sois dans la peau de ton personnage. Tu es comme l'actrice du premier Indiana Jones. Elle s'appelle comment déjà, Nicolas ?
  - Je ne me souviens pas non plus.
  - Et toi, Cerise ?
  - Non plus.

  - Bon, bref, on s'en fout de son nom, c'est pas ce qu'on va en retenir... donc, l'actrice brune qui marche avec lui.
  Compte tenu de l'enjeu, Opale préfère avaler sa salive. René lui adresse un geste qui signifie : " Je sais, je pense la même chose que vous. "
  - Élodie, tu joueras la scientifique sceptique qui est obligée de se rendre à l'évidence devant les preuves irréfutables. Tu pourras lui mettre un micro-cravate, Nicolas ?
  Il change de voix quand il s'adresse à quelqu'un à qui il demande un service. Peut-être sont-ce des résidus de voix de ses vies antérieures. Sa voix de patron, sa voix d'employé mielleux qui réclame une augmentation, sa voix de charmeur, sa voix d'intimidation.
  - Chacun a bien son rôle en tête ? Cerise, tu alternes plans larges de la caverne et plans serrés sur les visages pour capter les regards. Un coup sur lui puis sur les deux femmes qui suivent, pour apporter un peu de fraîcheur à l'image. Et surtout, n'oublie pas l'émotion, je veux de l'émotion.
  Tous approuvent. René monte dans sa chambre pour se préparer. Il se regarde dans le miroir.
  C'est le grand jour. Enfin, le monde entier va savoir.
  Opale, derrière lui, lui adresse un signe complice qui signifie " ils ne font pas partie de notre famille d'âmes, mais grâce à eux on peut réussir ".
  Je crois qu'on commence à se comprendre sans se parler.

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