vendredi 28 septembre 2018

98. MNEMOS. L'ERREUR DE LA NOSTALGIE.


La phrase " C'était mieux avant " a longtemps servi de refrain aux nostalgiques d'un passé qu'ils idéalisaient.
Voici quelques informations objectives mettant à mal leurs regrets :
Le premier calcul de l'espérance de vie date de 1740.
En moyenne, celle-ci était en France : en 1740 de 25 ans, en 1900 de 50 ans, en 2000 de 80 ans.
Donc, en moins de trois siècles, nous avons plus que triplé notre temps de vie.
La mortalité infantile était elle aussi bien plus importante. En France, en 1740, un quart des enfants mouraient dès la première année. Un tiers des enfants mouraient avant d'avoir 15 ans. De ce fait, les parents, ne sachant pas lesquels parmi leur progéniture allaient survivre, s'investissaient peu affectivement. Les enfants étaient confiés à des nourrices.
Pour ceux qui survivaient, la médecine était très balbutiante. Les petites opérations chirurgicales étaient accomplies jusqu'en 1900 par des barbiers parce qu'ils avaient de bons rasoirs et ciseaux. Malheureusement, ils étaient rarement propres et désinfectés. À la moindre infection, on amputait, pour éviter la gangrène. Pour cette opération, ce n'étaient plus des barbiers mais des bouchers et des charpentiers qui œuvraient car ils avaient des scies qu'ils savaient bien manier. Même chose pour la dentisterie : on arrachait à la pince les dents abîmées. Là encore sans anesthésie, et sur le marché, les gens venant assister à l'opération comme à un spectacle.
Comme il n'y avait pas l'eau courante, les gens se lavaient peu voire pas du tout.
Comme il n'y avait pas ou peu d'éclairage dans les rues, la moindre promenade nocturne se faisait dans l'obscurité et exposait au risque de se faire détrousser. Alors, les gens, une fois la nuit tombée, sortaient rarement de chez eux.
Les grands voyages étaient tout aussi dangereux car il y avait beaucoup de brigands sur les routes (souvent des soldats au chômage).
La nourriture était moins diversifiée et moins contrôlée. En l'absence de réfrigérateur, on ne savait pas conserver la viande autrement qu'avec du sel et les excès de sel abîmaient le système digestif.
Les MST, comme la petite vérole ou la syphilis, faisaient des ravages.
Malgré l'actualité souvent inquiétante, force est pourtant de constater qu'il y a aujourd'hui de moins en moins de morts dues aux famines ou aux guerres. Il y a de moins en moins d'épidémies. On a de moins en moins de risque d'être assassiné, et de moins en moins de violence en général. Dans notre pays, par exemple, le taux d'homicides a diminué de moitié ces vingt dernières années. Mais comme, parallèlement, on dispose de beaucoup plus d'informations sur les cas de violence, on a l'impression qu'elle ne fait qu'augmenter.
Vouloir comprendre notre monde en regardant les actualités revient à vouloir comprendre Paris en visitant le service des urgences d'un de ses hôpitaux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire