vendredi 28 septembre 2018

83. MNEMOS. LES SORCIÈRES DE ZUGARRAMURDI.


L'affaire commence par une rivalité entre deux clans pour un même terrain. Deux aristocrates, les seigneurs d'Amou et d'Urtubie, ne trouvant aucun argument pour spolier le propriétaire terrien voisin, l'accusent de pratiquer la sorcellerie. L'affaire aurait pu en rester là, mais le roi Henri IV envoie le juge Pierre de Lancre pour pacifier la situation. Ce dernier, considéré par ses collègues comme un " illuminé superstitieux ", fait du zèle.

Donnant à ce petit différend de voisinage une dimension théologique, il soupçonne toutes les femmes non mariées de la région basque d'être des sorcières. Le fait qu'il commence à y avoir des communautés basques autogérées qui refusent l'autorité des aristocrates et du clergé n'arrange rien à l'affaire.
Pur hasard, il s'avère que la région est simultanément touchée par l'épidémie dite du " mal de Layra ". Il s'agit d'une vraie maladie qui entraîne des convulsions et des comportements étranges, comme le fait d'aboyer. Évidemment, cela ne fait que confirmer, pour Lancre, la nécessité d'agir contre les sorcières.
À partir du 2 juillet 1609, le tribunal itinérant de Pierre de Lancre s'installe successivement à Saint-Jean-de-Luz, Bayonne, Sare, Cambo. Sur dénonciation ou sur simple suspicion des juges, des suspects sont arrêtés. Essentiellement des femmes célibataires.
Les procédures se déroulent selon le rituel de l'Inquisition : recherche de marques du diable, interrogatoire sous torture, sentence, exécution immédiate pour ne pas encombrer les prisons, surpeuplées.
Les procès s'étendront jusqu'au Pays basque espagnol malgré plusieurs tentatives des populations de se rebeller contre ces inquisiteurs et de sauver ces innocentes.
Cela durera jusqu'en novembre 1610. Finalement, ce seront plus de six cents femmes suspectées de sorcellerie qui seront brûlées vives sur des bûchers.




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